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Robert Rhein, une grande figure du
club dès avant la guerre de 39-45. Originaire de Belleville-Ménilmontant,
son accent "Parigot" était un pur plaisir à entendre
d'autant qu'il servait un fond intarissable d'histoires aéronautiques
ou autres accumulées au cours d'une vie hyperactive. Pilote
estafette, membre des services de renseignements, il emmenait sur
son Farman 200 personnel F-AJPK, en 1938-1939, son chef observer
les installations militaires nazies derrière le Rhin ou bien ils
partaient tous deux en mission, comme des touristes, sur le
territoire allemand. Un jour qu'ils rentraient en train d'un périple
de recueil de renseignements, son patron qui avait un peu abusé
de vin du Rhin beuglait comme un sourd " Nous sommes des
espions français"!!! Boxeur amateur de grand talent "Larinette"
n'eût d'autres resource que de lui balancer un terrible uppercut
l'envoyant au tapis pour le réduire au silence. Ce chef, le
colonel Michel P. Serot et le Comte Bernadotte médiateur envoyé
par l'ONU pour tenter de ramener la paix entre juifs et arabes
furent assassinés par l'organisation terroriste juive extrémiste
Stern. Il m'est arrivé à plusieurs reprises d'évoquer cette
triste date avec sa veuve que Robert Rhein allait chercher à
Neufchateau pour marquer une indéfectible amitié. Pour ceux que
les problèmes israélo-palestiniens intéressent voir Count Folke Bernadotte et The Assassination of Count Bernadotte . Déjà tout dérapait...
Ayant pas mal fréquenté à Alger les aviateurs Américains après
leur débarquement en Afrique du Nord, R.R. nous racontait, entre
autres, l'histoire d'un arabe qui voulait absolument participer
à une mission sur B-17. A force de tanner les aviateurs, un équipage
finit par l'emmener et rentra miraculeusement à la base d'Alger-Maison
Blanche mais il était devenu fou... Ils avaient en effet effectué
ce jour là une mission cauchemar sur Monte Cassino dans une
concentration inouïe de feu ennemi qui envoya au tapis des
forteresses du box et toucha plusieurs fois, très sérieusement,
l'avion dans lequel on l'avait embarqué pour avoir enfin la paix!!!
Un conteur volant pourrait-on dire et j'ai volé tellement de
fois avec lui en jeune passager sur tous les types d'avions
disponibles au club qu'il me semble avoir sû piloter avant même
d'apprendre à le faire!!! Il avait le coeur sur la main et ses
encouragements et son soutien sous forme d'invitations à voler
avec lui étaient acquis à tous les jeunes qui apprenaient à
piloter ou voulaient apprendre quand ils seraient en âge de le
faire...
La vitesse finit par l'emporter, en voiture, dans les années 60...