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Me voilà, automne 1947, petit "morpion
de carlingue" à côté de ma soeur Françoise et sûrement
bien plus fasciné qu'elle car elle ne céda pas aux tentations
des ballades aériennes ou du pilotage mais fit cinq enfants qui
tous réussissent bien dans la vie mais ne connaissent pas le
bonheur d'être pilote, son époux l'est et ma filleule a tout de
même totalisé un gos pack d'heures comme hôtesse de l'air Air
France.
La belle indifférente, derrière nous, c'est Tati l'aînée qui,
avec ses dix huit ans, est forte de deux bachots, deux stages de
vol à voile à Pont-Saint-Vincent avec deux brevets à la clef
et une épreuve de D jamais homologuée. Telle qu'elle est là
elle ne pilota jamais plus, déjà attirée par le théâtre, les
arts qu'elle pratiqua au côté d'un mari Grand Prix de Rome de
sculpture qui lui fit trois enfants, la vie intellectuelle
ensuite puis spirituelle à présent.
Quand à ce Nord 1000 ou 1001 Pingouin de l'Armée de l'Air
nouveau pour moi et objet de ma curiosité il fut le premier des
avions de liaison à venir sur ce terrain car nous avions une
bonne brochette de colonels, ex ou pilotes de combat ou chefs de
stations et d'unités non volantes, qui étaient amis ou parents
de membres du club et venaient donc facilement nous rendre visite
n'importe quand. L'homme pensif marchant devant l'avion est
Georges Lienhard, le Président d'alors de l'AéC de Belfort
rentré dans l'aviation militaire en 1916. As sur Nieuport et
SPAD il remporta 8 victoires officielles assorties d'autant de
citations et de décorations.