The Super Mystère Collection
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Caption: Intéressante cette machine préfigurant ce que sera le SO 30 P! Il s'agit du SO 30 N 01 Bellatrix prototype resté unique probablement venu à Pont-Saint-Vincent pour larguer en altitude un ou plusieurs sticks de parachutistes prévus au programme.
Premier avion de transport français bimoteur à voler après la guerre, sa conception s'est faite pendant les hostilités à Chateauroux dans le bureau d'études de Jean Parot tandis que la fabrication s'opérait à Cannes. Quand la zône sud fit occupée par les allemands le proto fut démonté et escamoté vers Draguignan. En 1944, l'occupant parti on ramena les éléments à Cannes que l'on remonta et fin 44 l'avion fut mis au point pour son premier vol sous la surveillance de l'ingénieur d'essais Jean Girard et de Jean Parot. Daniel Rastel et Armand Raimbeau furent choisis pour mener les essais en vol et ainsi, toujours à Cannes, ils décollèrent cet appareil de transport pressurisé le 26 février 1945 pour un vol de 25 minutes. Trois heures dix s'ajoutèrent en deux vols les 27 et 28 qui s'avérèrent très satisfaisants. Prévu pour 23 passagers il était doté de moteurs Gnome-Rhône 14 N 48/49 de 1180 chevaux qui le handicapaient plutôt. Immatriculé F-BALY il se présentait alors avec une belle croix de Lorraine rouge inscrite dans un losange bleu nuit sous chaque fenêtre latérale du cockpit et les gouvernes de direction portaient les couleurs françaises en plus des cocardes de fuselage. Seul des divers protos SO 30 à n'avoir pas de train tricycle le 30 N était aussi de taille plus petite que son suivant et descendant direct le SO 30 R monodérive. Finalement avec des arguments de poids, à savoir des moteurs Pratt & Whitney R2800, ce fut le SO 30 P qui fut choisi comme bimoteur à construire en série.
Après de longs essais constructeur le SO 30 N 01 F-BALY fut pris en compte par le CEV de Brétigny le 10 juin 1949 pour son 99ème vol. Il en effectua 2 autres le 18 puis son 102ème le 2O avec Claude Grigaut aux commandes plus un mécano et trois expérimentateurs des Méthodes. Après décollage, commande de rentrée de train: la roulette se verrouille en position haute mais le train principal n'a pas bougé une minute après et la pression hydraulique est à zéro. Commande de secours de sortie de train. La roulette se verrouille en position basse mais pas le train resté en position basse. Avec des volets baissés victimes de la panne et apportant donc des limitations au domaine de vol, s'en suivent pendant une bonne quarantaine de minutes des évolutions serrées et décrochages pour tenter de faire évoluer les choses. Rien n'y fait et il faut se poser moteurs coupés par sécurité après une approche à 150 km/h. Arrondi, palier, toucher des roues puis, 75 mètres après, toucher des hélices puis des trappes de train... L'avion s'affaisse alors sur le fuselage sur lequel il glisse 74 mètres avant arrêt... Tout ce gâchis pour la rupture d'une tubulure d'alimentation hydraulique de dix millimètres de diamètre passant dans le fuseau moteur!