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Pendant que certains essayaient de
récupérer, les personnels du GP de la Base Aérienne 149 d'Alger-Maison
Blanche, arme à la bretelle, veillaient au côté des CRS
surtout à partir du moment où les bus de l'AdlA apportaient
leur cargaison hétéroclite de passagers pourtant déjà contrôlés
et recontrôlés. L'OAS n'était pas morte ni le FLN dont les fidèles
fidayins pouvaient avoir mission de liquider certaines personnes
avant qu'elles n'aillent se mettre en sécurité en France... Un
passager m'a ainsi offert une superbe lettre officielle
dactylographiée, très explicite, émanant d'un responsable de
la Vilaya d'Alger... Le pauvre qui avait été roué de coups de
poings et pieds et de coups de nerf de boeuf avait le corps,
hormis ce qui était plus ou moins en charpie, de couleur
violette... Intouchable!
Au petit jeu de bosser presque tout le temps de jour et nuit
entre notre Antenne Spé de rapatriement et la piste ou les extérieurs
pour rechercher les personnes en danger, les soigner, accomplir
les formalités de leur embarquement, appaiser toutes les détresses
du monde, aller contrôler à chaque embarquement qu'on prenait
bien nos cas prioritaires ou applanir des tas de difficultés de
dernière minute comme le refus par un équipage d'embarquer
quelqu'un sur un brancard, c'est vrai que c'était pas coton dans
un appareil équipé entièrement de ses sièges, je sais que j'ai
laissé là l'essentiel de mes forces et des 14 kilos fondus
entre fin janvier et mi juillet!!!
Et je dois ajouter que les hôtesses de l'air étaient des amours
pour soigner un peu, entre atterro et décollage, les chats faméliques
que nous devenions de jour en jour, surtout celles d'une certaine
compagnie qui assurait le bien-être de ses passagers avec des
tin-cans en alliage léger regorgeant d'une délicieuse eau de
Volvic glacée...qui aidait à faire passer les quelques
sandwiches parfois au saumon fumé dont on se contentait souvent
au quotidien faute de trouver le temps de déjeûner et dîner au
restaurant réservé du premier étage de l'aérogare.
Quelle épique époque avec ses pick-pockets oeuvrant aussi dans
le grand hall bondé à craquer où il faisait une chaleur à
bouillir!!!