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Le HD. 34 avait été l'aboutissement
d'un suivi, sur plus d'une année, des prototypes 31 et 32 de la
part de l'Institut Géographique National ce qui lui permit de
bien cerner tout ce qu'elle pourrait tirer de pareil avion avec
la motorisation la plus puissantes, ses réelles capacités ADAC
qui seraient un gros atout Outre-Mer tout comme son entretien et
sa fiabilité étonnants et, in fine, permettant les aménagements
internes indispensables à réaliser pour emporter deux chambres
photographiques verticales, deux obliques, les autres équipements
idoines pour servir la mission essentielle de cartographie et
surtout beaucoup plus d'essence pour les longues missions photo
auxquelles elle était habituée avec ses "Forteresses
Volantes" .
Ce qu'on sait peu c'est que l'appareil, en cours de définition
par l'IGN, par son poste d'observateur-photographe, allait avoir
un oeil vitré à l'avant qui ne manqua pas de taper dans celui
des spécialistes de la Marine Nationale! Au point que la Royale
, dans le courant de l'année 1955, passa commande d'un prototype
et de deux appareils de pré-série ayant pour désignation HD.
35. Cet avion à construire sur la même chaîne que le HD.34 était
destiné à la patrouille maritime et emporterait donc dans sa
soute aménagée un appareillage électronique de détection conséquent,
des charges de profondeur et un surcroît d'essence lui
permettant des temps de patrouille d'une quinzaine d'heures. Ca
peut paraître étonnant car, en 1955, la Royale employait des
Neptune tout à fait efficients et, dans la ligne de mire, le Bréguet
Atlantic se profilait déjà mais c'est oublier qu'en matière de
Défense Nationale les stratèges qui ont la permanente obsession
des frais de fonctionnement ne voyaient pas avec dédain un
appareil rustique, costaud et fiable faire un travail de
patrouille à moindre frais. A près commande, les marins emmenèrent
à l'été 1955, le HD.31 à Saint-Raphaël et ne manquèrent pas,
pour le convoyer depuis la région parisienne d'y mettre trois
bonnes tonnes de fret...