|
On se rend mieux compte ici de
cette presque voilure de planeur qui permettait, au presque régime
de ralenti effaçant le disque de l'hélice, de spiraler aussi
bien dans les thermiques un peu costauds en verticale des usines
Peugeot de Sochaux ou de celles de l'Alsthom (orthographe de l'époque)
à Belfort. Sous cumulus c'était un régal à volonté et on
pouvait s'adonner au plaisir du vol de pente non loin de la
Chapelle du Gripot sur le versant sud-est des Vosges. Dans mon
carnet de vol j'ai mention, le 5 août 1957 d'une montée à 2000
mètres sol qui dura 20 minutes suivi d'une descente hélice calée
qui en prit 40 autres avant de poser les roues sur le terrain de
Chaux... La veille j'avais aussi été faire de la pente du côté
du Grand Ballon.
A titre anecdotique, le 17 août 1964, je suis allé me poser à
Besançon-Thise pour dire bonjour aux gaziers que j'apercevais
installés en piste ce jour là. En repartant, j'ai fait un
passage TBA sur la piste et un membre du club a vu à un moment
quelque chose se détacher de l'avion. L'objet recherché et
trouvé s'avéra être ma roulette de queue que j'allai récupérer
une semaine plus tard! C'était l'époque des vols de trois,quatre
heures ou plus d'affilées qui m'obligeaint souvent à des
descentes rapides de 4000 mètres pour aller arroser de toute
urgence le gazon de la piste à côté de l'avion, moteur au
ralenti glou-glou avec manette des gaz bloquée par virole
vissante, et rebelote à 4000 pour aller continuer à patrouiller
pour observer les mouvements plus bas ou au sol des F-84F de la
"Quatre" à moins de les croiser, les yeux dans les
yeux, presqu'en verticale de la BA 116 de Luxeuil. Etonnant que
jamais les autorités ne vinrent me demander ce que je faisais
presque chaque jour des mois d'août à pareil endroit... J'aimais
bien aussi croiser un rien plus haut que lui avant son passage en
verticale du NDB d'Héricourt, le Convair 240 ou 340 de la
Swissair qui chaque après-midi décollait de Bâle-Mulhouse pour
gagner vraisemblablement Orly . Amour des avions quand tu nous
tiens...