Dassault Mirage III E of EC 2/13 & Mirage 5 F of EC 3/13.
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Photographe: Jean-Michel Lefebvre ©
Date
: 6 & 7 août 1973
Format
: 35mm B&W negative
Sujet
: DassaultMirage III E et 5J.../F..., 13ème Escadre de Chasse
Lieu
: BAO 132, Colmar-Meyenheim
Pays
: France

EDITO

Second volet de la visite rendue à la BA 132 de Colmar, en 1973, pour satisfaire à ma curiosité pour le Mirage 5 et aux envies de voler à côté de cette petite rareté et faire quelques photographies.  En trois coups de cuiller à pot on me monta une mission dénommée "Paramount" en raison des prises de vues à faire et me trouva trois top pilotes pour former un trio "Mirage III E-Mirage 5 F-T-33", du jamais fait encore, et aller valser en artistes dans le ciel d'Alsace. Ceci correspond à une situation idéale montée au P.C. Escadre par une belle matinée d'août avec décollage prévu en début d'après-midi...     Manque de bol, un problème de joint de la pompe à carburant noyée dans un réservoir du T-Bird d'accompagnement rendit obligatoire son remplacement. Ce qu'entreprit un duo de mécanos affecté au T-33. Mais pressé par le peu de temps restant avant l'heure de la mission et surtout stressé par le fait qu'il ne restait qu'un seul joint idoine en rechange sur la base, arriva ce qui devait arriver: l'esquintage du nouveau joint par outil au bout d'une main fébrile s'affairant à sa mise en place... Ils essayèrent bien de rattraper la misère en sur-colmatant avec de la substance obturante, mais le rapetassage du joint ne survécut que quelques instants après mise en route réacteur pour essais...  Tout ça se sent dans les photos car dans l'attente, comme un frelon déjà énervé par ce qui se passait et exaspéré par l'orage menaçant, j'allais et venais là au milieu en gâchant la pellicule sur le T-Bird plutôt que d'aller portraiturer des pièges bien plus intéressants que lui (heureusement, il y avait le hangar du GERMAS avec ses précieux trésors en alu plus brillant que l'or...)!!!  Bref, on abandonna le Lockheed pour m'affecter un Fouga à la cabine bien plus exigüe et la contrariété me fit oublier d'embarquer un petit zoom 80-200, ce qui obligea à galérer au 50mm... C'aurait été à en lancer un inutile 28mm par dessus le bord, en vol, si la verrière eût été coulissante...
Décollage avec entrée immédiate, en patrouille serrée, dans un orage super costaud et collision évitée d'un cheveu avec un Nord 262 civil, traînant dans la zône d'évolution de la BAO 132, en cours d'entraînement ILS non signalé vers la piste de Belfort-Fontaine. QRM en plus, à cause de la pluie d'orage sur la verrière du Fouga surchauffé au sol, une buée intense sur tout l'élément rendit impossible un long moment toute photo correcte vers l'extérieur après sortie de la grosse mélasse agitée...
A cause du 50mm oublié, redéfinition du travail de prises de vues, et fichu par terre un rien après par une carafe de l'interphone indispensable pour faire positionner le Fouga ou les Mirage afin d'obtenir des angles intéressants ou des vues rapprochées... Bon ça aura été toujours mieux que de photographier la planète depuis un siège de Caravelle ou de B707 mais je me suis ennuyé un peu malgré le survol du Rhin juste sous les cu-nimb ! Et pour complèter le tableau il manquera un peu de pellicule pour continuer en n&b la finale et il faudra donc finir à l'Ektachrome avec mon second appareil en essayant de trouver le Mirage 5 au travers du télémètre couplé complètement embué en interne !!!
Pour en finir avec ce Mirage particulier 13-SC N° 40, disons de suite que revenant au 3/13 l'été suivant je fus accueilli en salle des pilotes par un tonitruant "Votre avion, je l'ai cassé... Je n'eus aucun mal à croire l'apostropheur, hilare dans un fauteuil de relaxation, exhibant une jambe superbement plâtrée qui l'empêchera de voler avant un long moment encore tant elle en avait pris un coup dans l'accident : le 20 décembre 1973, en accélération-décollage sur la piste de Cazaux, un soudain feu réacteur l'avait contraint à s'éjecter à une vitesse pas encore assez élevée pour selon qu'il était toujours au sol mais néanmoins trop forte pour que ça puisse se terminer forcément bien en restant à bord.
Souvenirs, souvenirs...